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Disappear / disparaître

Article sur le stage de Vladimir Vassiliev, à Nantes, les 21 et 22 octobre 2017

Le

Par Pierre Berçot, instructeur.

Le weekend du 21/22 octobre 2017, Systema Atlantique nous a fait le plaisir d’inviter Vladimir Vassiliev (Systema HQ Toronto) pour un séminaire à la thématique suivante : « Biomécanique, mouvement et sensation ». Thématique prometteuse et intéressante qui pour ma part relevait du défit pédagogique. La sensation amenant le mouvement, le mouvement découlant de la biomécanique – un jeu de poupées russes en somme, même si ce n’est pas aussi simple.

Vladimir Vassiliev et Sergueï, instructeur de Systema-Kiev
Vladimir Vassiliev et Sergueï, instructeur de Systema-Kiev
© Systema Atlantique

Il faut avouer qu’une fois de plus, le maître — Vlad’ — nous a régalé avec un stage tous niveaux confondus, de haute qualité, qui pour chaque exercice proposait de nombreuses grilles de lectures et de quoi nous faire tourner la tête un certain temps. En partant d’un simple délié du poignet, Vlad’ a déroulé un programme couvrant l’ensemble de la thématique tout en nous laissant entrevoir la pleine mesure de son art. Torsion, saisie, relaxation, tension sélective, déplacement, percussion, old school, new school… Bref, un vrai condensé du Systema Vassiliev comme on l’aime : simple, sans prétentions, enrichissant, partagé dans la bonne humeur ; et surtout, avec la grande disponibilité du maître. Peu importe le nombre de présents — 125 participants ! — cet homme a la capacité de se démultiplier pour porter une attention particulière à chacun.

Habitué à ses « relax yourself », « move », « breathe », ou encore « don’t be tense » qui font partie de son arsenal pédagogique, c’est avant tout la notion de « disappear » (disparaître) qui cette fois m’a le plus interpellée. Ou comment enlever toute accroche, toute prise au partenaire, mais aussi à soi et à son esprit. Être vide, disparaître tout simplement, avec un couteau pointé sur le plexus et éventuellement avec un pas de côté comme déplacement. Simple mais pas facile du tout, si l’on part du principe que la simplicité n’est pas la banalité ou l’ordinaire, mais au contraire le dépouillement — quelque chose d’essentiel libéré du superflu.

À partir de simples exercices de regards, de poussées, de désarmements, Vlad’ a tenté de nous guider sur la voie du lâcher-prise avec une vraie honnêteté. Peu importent les nombreux détracteurs de la méthode Vassiliev sur la pédagogie ou autre, la sensation certes peut s’expliquer, mais avant tout elle doit se vivre. Avec ses mots et ses explications, il nous a éclairé. Les démonstrations étaient courtes, récurrentes, structurées et faites en grande partie par des stagiaires, ce qui nous a permis d’avoir les corrections en direct.

Ce ne fut donc pas un one man show, une succession de démos spectaculaires où Vlad’ nous aurait régalé de ses performances. Fi les applaudissement et autres moments de solitude qui suivent la démonstration du maître au moment de se mettre à l’œuvre.

Les instants d’éclats étaient plus intimistes ; en tournant dans la salle de groupe en groupe, surgissait de nulle part, nous régalait de quelques passes et autres assauts pour de nouveau disparaître…

Un grand remerciement à Yan et son équipe pour avoir organisé ce séminaire avec la rigueur et le professionnalisme qui caractérisent la section de Systema Atlantique. Bannière, café, thé, croissants et petits pains étaient servis au petit déjeuner ; et pour terminer le stage, une brioche nantaise grosse comme une meule de comté (franc-comtois oblige) — on aurait cru rêver. Ces rencontres annuelles sont l’opportunité pour les systemistes de la première heure de se retrouver, et pour tous d’observer que le Systema se développe avec de plus en plus de sections et d’aspirants instructeurs. Preuve en est que la pratique du Systema se diversifie et qu’elle n’est pas amenée à disparaître.

Photo de groupe des participants au stage
© Systema Atlantique


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